Skip to content

Accueil > Thèmes de recherche > La période romaine

La période romaine

La période romaine comprend des changements profonds, tels l’organisation des villes ou les échanges sur des distances importantes, qui ont pu influencer la répartition des parasites. Au cours des vingt dernières années, de nombreuses études paléoparasitologiques en période romaine ont été réalisées, en particulier sur le quart nord-est de la France.
En région parisienne tout d’abord, surtout à Reims dans différents quartiers de la ville antique (Durocorturum), et récemment à Troyes. Ces études ont pour vocation principale de définir l’état sanitaire des populations antiques, mais aussi de caractériser les fonctions de certaines structures archéologiques (ensembles clos, bâtiments…). Les résultats de ces analyses montrent une présence importante et quasi systématique de deux parasites liés à de mauvaises conditions d’hygiène : l’Ascaris sp. et le Trichuris sp. L’accroissement des villes et l’augmentation de la densité de population posent des problèmes de santé publique, et nécessitent une gestion des déchets organiques. L’utilisation des effluents d’origine humaine, mais aussi animale, pour les cultures maraichères ou dans les jardins particuliers, et la consommation accidentelle d’aliments et d’eaux souillés par ces effluents, peuvent expliquer la présence de ces parasites à transmission directe orale-fécale. Les analyses paléoparasitologiques réalisées suite la fouille de la Place de la Libération à Troyes (Aube) en 2007 ont été déterminantes dans la connaissance des maladies infectieuses d’origine parasitaire en période gallo-romaine. En effet, l’excellente conservation des structures induite par l’humidité et l’anaérobie des couches sédimentaires a permis de mettre en évidence une biodiversité parasitaire inédite pour cette période. La liste de parasites mis en évidence sur le site ont permis d’établir un premier vrai référentiel pour l’Europe ouest septentrionale. Depuis cette étude, de nombreuses autres sont venues s’ajouter, avec parfois de très bonnes conservations des restes parasitaires, comme sur le site du Vieux Port à Reims (Philippe Rollet, INRAP), le site d’Horbourg-Wihr Kreutzfeld près de Colmar (Pascal Flotté et Géraldine Alberti, PAIR), ou le site de Rezé Saint Lupien près de Nantes (Jimmy Mouchard, Université de Nantes). L’ensemble des données paléoparasitologiques disponibles pour la période romaine ont été compilées et discutées par Benjamin Dufour dans sa thèse de doctorat, soutenue en décembre 2015.
Illustration : Carte des sites positifs pour Ascaris sp. et/ou Trichuris sp. dans l’Empire romain et aires de répartitions maximales (B. Dufour).

Bibliographie en lien :

Bouchet, F., Bentrad, S., Martin, C., 2001. Le quartier Gallo-romain de la rue de Venise à Reims, Étude paléoparasitologique. Bulletin de la Société Archéologique Champenoise 2/3, 148-150.
Dufour, B. 2015. Synthèse de données et nouvelle contribution à l’étude des parasites de l’époque romaine, et apports méthodologiques de l’extraction des marqueurs au traitement des résultats. Thèse de doctorat de l’Université de Bourgogne Franche-Comté, Besançon, 337p.
Le Bailly, M., Dufour, B., Bouchet, F., 2011. La paléoparasitologie en période gallo-romaine, in : Gourevich, D. (Ed.), Pour une archéologie de la médecine romaine. De Boccard, Paris, pp. 67-68.